Éditions limitées : pourquoi on refuse de réimprimer

On ne fera jamais 10 000 exemplaires

Voilà, c'est dit.

Quand on lance une affiche chez TAIN, on tire 150 exemplaires. Parfois 200. Parfois un peu moins.
Et une fois que c'est vendu, c'est terminé. On ne réimprime pas. Jamais.

Ça peut sembler contre-intuitif dans un monde où tout se reproduit à l'infini. Mais c'est exactement pour ça qu'on le fait.

Ce que ça change pour vous

Imaginons. Vous accrochez une affiche Frankenstein par Guénaël Grabowski dans votre salon. Il en existe 150 dans le monde.
Pas 10 000. Pas 50 000. 150.

Ça veut dire que la personne qui passe chez vous et qui reconnaît l'affiche sait exactement ce qu'elle regarde. Ce n'est pas "l'affiche Frankenstein qu'on trouve partout". C'est "l'édition TAIN tirée à 200 exemplaires en 2026".

Vous n'avez pas le même objet que tout le monde. Vous avez une pièce numérotée, signée par l'artiste, avec un certificat d'authenticité.
Votre exemplaire porte un numéro unique et personne d'autre n'a exactement le même.

C'est pas du marketing. C'est juste factuel. Vous possédez l'un des 150.

Pourquoi on limite volontairement

On pourrait en faire plus. Techniquement, rien ne nous empêche de tirer 1000 exemplaires. Ou 5000. Ou autant qu'on veut.
Mais voilà ce qui se passerait :

1. On perdrait le contrôle qualité.

En sérigraphie, chaque tirage est vérifié un par un. À 150 exemplaires, on peut se permettre d'être intransigeants. À 5000, on commence à faire des compromis. Et les compromis, ça se voit au mur.

2. L'artiste deviendrait une machine.

Signer 150 affiches, c'est un rituel. Signer 5000, c'est une corvée. On veut que l'artiste soit fier de chaque exemplaire, pas qu'il bâcle la signature parce qu'il en a marre.

3. L'atelier sérigraphe ne pourrait plus travailler comme il le fait.

Les ateliers qu'on choisit travaillent à la main, avec soin. Ils ne sont pas équipés pour des cadences industrielles. Et c'est exactement pour ça qu'on les choisit.

4. Ça n'aurait plus aucun sens.

Une édition limitée, par définition, c'est limité. Si on réimprime à la demande, on ment. Et on ne ment pas.

La promesse : pas de réimpression

Quand une série est épuisée, elle reste épuisée.

Pas de "suite à la demande". Pas de "nouvelle édition 2026". Pas de "variante collector avec une couleur différente pour relancer les ventes".

Si vous loupez une édition, vous l'avez loupée. Vous pourrez peut-être la trouver sur le marché secondaire, à un prix que vous ne contrôlerez pas. Mais nous, on ne la reproduira jamais.

C'est une garantie qu'on fait à ceux qui achètent. Et on la tient.

L'impact environnemental

On ne va pas se mentir : produire moins, c'est aussi polluer moins.

Imprimer 150 affiches en sérigraphie, à la main, en France, chez un atelier qui maîtrise son process, c'est une empreinte très différente d'une production de masse délocalisée.

On ne produit que ce qu'on pense pouvoir vendre. Pas de stock dormant dans un entrepôt. Pas de "soldes" parce qu'on a surestimé la demande. Pas d'invendus jetés parce qu'il faut faire de la place.

Chaque affiche imprimée a déjà trouvé son futur propriétaire, ou est sur le point de le trouver. C'est sobre. C'est réfléchi. Et ça nous correspond.

Tout le monde n'aura pas la même

Vous connaissez cette affiche du bus rouge à Londres en noir et blanc ? Elle est dans la moitié des Airbnb de France.

C'est joli. Mais c'est partout.

Avec une édition TAIN, ça n'arrivera jamais. Parce qu'il n'y en a physiquement pas assez pour qu'elle devienne "l'affiche qu'on voit partout".

Si quelqu'un d'autre possède la même que vous, c'est qu'il fait partie des 149 autres personnes dans le monde qui ont eu la même intuition que vous. Et ça, c'est une connexion assez chouette.

Vous ne décorez pas votre mur avec quelque chose de générique. Vous accrochez une pièce qui a une histoire, un tirage, un numéro. Une pièce qu'on a pensée, dessinée, imprimée et numérotée pour exister en petit nombre.

Comment ça fonctionne, concrètement

On annonce une nouvelle collaboration. Frankenstein par Guénaël Grabowski. Tirage : 150 exemplaires.

On ouvre les précommandes. Quand on arrive à 150 ventes, on ferme. L'affiche est épuisée avant même d'être imprimée.

Ou alors on imprime d'abord, et on met en vente. Quand les 150 sont partis, c'est terminé. Pas de "notify me when back in stock". Il n'y aura pas de stock.

Sur chaque fiche produit, on indique clairement combien il en existe. 150 exemplaires. 200 exemplaires. Parfois moins. Jamais plus.

Et on tient parole.

Pourquoi on fait ça ?

Parce qu'on ne veut pas vendre des affiches. On veut créer des éditions.

Une édition, c'est un moment. Une rencontre entre un artiste et une œuvre. Un tirage pensé, numéroté, signé.
Ce n'est pas un produit qu'on fabrique en continu pour répondre à la demande. C'est un chapitre qu'on ferme une fois qu'il est terminé.
On pourrait tirer plus. C'est vrai. Mais on perdrait ce qui fait qu'on a créé TAIN.

Alors on continue : des petites séries, des produits dont nous sommes fiers et des promesses tenues.